La présente fiche détails concerne l’isolation d’une toiture par la technique du sarking avec raccord à un mur creux isolé. En l’absence d’isolation dans la coulisse, il est recommandé de postisoler cette dernière et éventuellement de compléter l’isolation de la façade.
Dans le cas où l’on peut établir, sur la base d’un audit complet du bâtiment, un plan de rénovation permettant d’atteindre une consommation spécifique d’énergie primaire inférieure à 100 kWh/m².an sans compléter l’isolation de la façade préexistante, la création d’un dépassant de toiture n’est pas obligatoire. Ce dernier reste néanmoins toujours utile.
En ce qui concerne les possibilités de phasage des travaux de rénovation ainsi que les critères généraux de performance du détail (étanchéité à l’eau, stabilité, isolation thermique, étanchéité à l’air et évacuation des eaux pluviales), nous renvoyons le lecteur à la NIT 294 ainsi qu’aux NIT 195, 240, 251, 255, 270 et 274.
Stratégie de rénovation
La bonne coordination des travaux de façade et de toiture est impérative. Les travaux de façade débutent généralement après la réalisation des travaux de toiture.
- Une fois la couverture démontée, on peut évaluer la continuité de l’étanchéité à l’air entre la finition intérieure et la membrane d’étanchéité à l’air du complexe toiture. La présence d’une poutre de ceinture en béton permet de réaliser un raccord qui limite les fuites d’air.
En l’absence de poutre de ceinture, il est possible de réaliser le raccord d’étanchéité à l’air au droit de la panne sablière. Dans ce cas, s’il existe un espace entre le mur et la finition intérieure (n° 11 à la figure 1), on peut améliorer l’étanchéité en injectant une mousse expansive entre ces deux éléments. Cette opération est illustrée dans les fiches détails 1.1 et 1.2 (voir chapitre 4). La membrane d’étanchéité à l’air de la toiture est ensuite raccordée à la poutre de ceinture.
- Un surchevronnage est réalisé en une ou deux couches en fonction de l’épaisseur d’isolation thermique à placer. Dans l’exemple présenté, il est formé d’une couche posée perpendiculairement aux chevrons existants, sur laquelle sont posés des éléments parallèles aux chevrons existants.
La présence du surchevronnage permet :
- de supporter les poussées verticales et horizontales
- de conserver une planche de face assez fine par rapport à une simple pièce de calage (voir fiche détails 1.2)
- de créer un dépassant de toiture initialement absent (continuité avec une postisolation extérieure éventuelle de la façade).
Le surchevronnage peut être remplacé par une pièce de butée dans le cas où un dépassant des chevrons est initialement présent. Le choix de cette solution aura néanmoins une conséquence esthétique, puisqu’il implique une épaisseur plus importante planche de face (voir fiche détails 1.2).
- Un élément en bois est fixé sur la tranche de la panne sablière. Il permet de fixer un nouveau cartouche sans devoir encastrer ce dernier dans la poutre de ceinture.
- En l’absence d’un voligeage ou d’un platelage entre la membrane d’étanchéité à l’air et les chevrons, une attention particulière doit être accordée à la précision du vissage des contrelattes dans les chevrons lors de la pose de la couverture, afin d’éviter tout percement pare-vapeur à côté de ceux-ci.
- Si l’on utilise une isolation souple ou une isolation insufflée ou projetée, des caissons en bois doivent être réalisés par-dessus les chevrons existants. Lorsque l’isolation est insufflée ou projetée, il est préférable d’opter pour une sous-toiture rigide ou de prendre les mesures nécessaires pour éviter que la sous-toiture soit repoussée vers le haut (voir article Buildwise 2021/6.2).
Phasage
Il est généralement préférable d’isoler la toiture avant les façades pour des raisons techniques et budgétaires. Cela permet de :
- faciliter la coordination des travaux et limiter les risques liés à la pose de l’ETICS ou du bardage. Il n’est en effet pas évident de prédire la position finale du raccord entre l’isolation de la façade et la future isolation de toiture
- favoriser de plus grandes économies d’énergie pour l’utilisateur futur.
Isolation de la toiture avant la façade
Si on isole d’abord la toiture et que le mur est isolé par l’extérieur dans une phase ultérieure :
- assurez-vous que l’isolation thermique de la toiture puisse être raccordée ultérieurement à l’isolation de la façade. En fonction de la performance globale visée, prévoyez un porte-à-faux assez grand qui permettra de poser un ETICS ou un bardage par la suite.
Isolation de la façade avant la toiture
Si on isole d’abord le mur et que la toiture est isolée dans une phase ultérieure :
- avant de procéder à l’isolation de la façade, vérifiez que le mur est stable et qu’aucune infiltration ne peut se produire depuis la toiture
- assurez-vous que l’isolation thermique de la façade puisse être raccordée ultérieurement à l’isolation de la toiture. L’opération sera plus simple si la charpente dispose déjà d’un dépassant ou d’une corniche.