La présente fiche concerne une toiture disposant d’un chéneau ou d’une gouttière dont on ne souhaite pas modifier la position, notamment pour des raisons urbanistiques. Cette solution technique permet de garantir l’étanchéité et la durabilité du détail, mais comporte plusieurs inconvénients :
- elle engendre une différence de hauteur importante entre le chéneau et la couverture, qui peut mener à des débordements et à des éclaboussures
- on utilise des éléments en zinc pour cacher cette différence de hauteur. Ceux-ci sont beaucoup plus visibles que dans les réalisations habituelles, ce qui peut être considéré comme inesthétique
- elle ne permet pas de garantir une bonne continuité de l’isolation thermique entre la toiture et une isolation par l’extérieur de la façade. Dans ce cas de figure, un pont thermique sera donc conservé, à moins de combiner cette technique avec une isolation par l’intérieur de la façade en respectant la règle du mètre de moindre résistance thermique (voir article Buildwise 2015/01.02).
En ce qui concerne les possibilités de phasage des travaux de rénovation ainsi que les critères généraux de performance du détail (étanchéité à l’eau, stabilité, isolation thermique, étanchéité à l’air et évacuation des eaux pluviales), nous renvoyons le lecteur à la NIT 294 ainsi qu’aux NIT 195, 240, 251, 255, 270 et 274.
Stratégie de rénovation
- Une fois la couverture démontée, on peut évaluer la continuité de l’étanchéité à l’air entre la finition intérieure et la panne sablière. Dans le cas où ces dernières ne sont pas collées l’une à l’autre, un raccord étanche à l’air doit être réalisé (au moyen d’une mousse injectée - voir n° 5 à la figure 1). Cette opération nécessite un dépoussiérage préalable. Elle permet également d’éviter un passage d’air sous la panne sablière.
- Ensuite, on peut disposer la membrane d’étanchéité à l’air sur le chevronnage existant. Au pied du versant, on assurera au mieux la continuité avec la couche d’étanchéité à l’air de la façade. Dans le cas présent, on réalise ce raccord par l’intermédiaire d’une jonction étanche avec la panne sablière.
- Ce raccord avec la panne sablière doit être recouvert par une isolation appliquée par l’extérieur afin d’éviter la formation d’un point de rosée sur la panne sablière.
- Une butée est posée sur l’extrémité des chevrons. Elle est réalisée en une ou deux couches en fonction de l’épaisseur d’isolation thermique à placer (voir fiche détails 1.2 pour plus d’informations). Elle permet d’éviter le glissement des panneaux d’isolation et de la couverture. La pièce de butée est formée d’un élément posé sur les chevrons existants supportant un élément perpendiculaire aux chevrons existants (voir n° 2 à la figure 1).
- Il importe de garantir un bon écoulement de l’eau depuis la couverture vers le système d’évacuation des eaux pluviales. À cet effet, les recommandations de l’article Buildwise 2024/02.04 concernant la largeur minimale du chéneau et/ou le positionnement d’un déflecteur en pied de versant doivent être appliquées et/ou des tuiles membrons doivent être placées au pied du versant.
Phasage
Isolation de la toiture avant la façade
Si l’on isole d’abord la toiture et que le mur est isolé par l’extérieur dans une phase ultérieure :
- cette solution technique ne permet pas la réalisation d’une continuité optimale entre les couches d’isolation.
On pourra envisager d’autres alternatives, comme :
- l’isolation par l’intérieur de la façade : voir fiche détails 1.4
- le remplacement du chéneau existant : voir fiches détails 1.1 et 1.2.
Isolation de la façade avant la toiture
Si l’on isole d’abord le mur et que la toiture est isolée dans une phase ultérieure :
- avant de procéder à l’isolation de la façade, vérifiez que le mur est suffisamment sec et qu’aucune infiltration ne peut se produire depuis la toiture. Un diagnostic complet s’impose dans la plupart des cas
- assurez-vous que l’isolation thermique de la façade puisse être raccordée ultérieurement à l’isolation de la toiture
- il sera compliqué de mettre en œuvre par la suite la solution recommandée où le chéneau est remplacé, à moins de compléter par une isolation du mur par l’intérieur permettant de respecter la règle du mètre de moindre résistance thermique.