Pour assurer une bonne qualité de l’air intérieur, il convient d’éviter dans la mesure du possible que des polluants extérieurs ne pénètrent dans l’environnement intérieur.
1. Radon
a) Mesurage de la radioactivité du radon dans l'environnement
Le radon est aujourd’hui considéré comme la principale source d’exposition de l’homme au rayonnement naturel. La source principale de radon dans l'environnement intérieur est la pénétration du sol sous-jacent. En raison de la nature du sous-sol, le sud de la Belgique (région des Ardennes) est plus exposé au radon que le nord. Il existe donc un risque plus élevé de forte activité du radon dans les bâtiments de cette région.
La norme NBN ISO 11665-8:2020 décrit les méthodes de mesure utilisées pour évaluer l’activité volumique moyenne annuelle du radon dans les bâtiments (habitations privées, bâtiments publics, bâtiments industriels, bâtiments souterrains, etc.).
b) Mesures de protection contre les infiltrations de radon
Un certain nombre de mesures spécifiques peuvent être prises pour assainir les bâtiments à forte concentration de radon et pour protéger de manière préventive les bâtiments neufs contre l’infiltration de ce gaz. Ces mesures sont décrites en détail dans la NIT 211.
c) Plus d’informations
En Belgique, l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) st l’autorité compétente en matière de radon. Elle peut notamment être appelée pour effectuer des mesures de contrôle dans des bâtiments privés et commerciaux.
Si vous voulez connaître le taux de radon dans votre habitation, vous pouvez commander un test radon sur le site web https://www.actionradon.be/home. La mesure dure trois mois et doit être effectuée entre octobre et avril.
2. Pénétration des polluants de l’air extérieur
Le principe de base de la ventilation des bâtiments consiste à remplacer l’air intérieur pollué par de l’air extérieur frais et pur. Il va toutefois sans dire que celui-ci n’est pas toujours aussi sain qu’il le devrait. Par conséquent, il convient d’accorder suffisamment d’attention à la prévention - ou du moins à la réduction - de la pénétration de ces polluants de l’air extérieur dans l’environnement intérieur. C’est particulièrement le cas pour les bâtiments accueillant des personnes sensibles (enfants, personnes âgées, malades et souffrantes d’allergies).
Il convient donc de filtrer ou de purifier l’air extérieur aspiré à l’intérieur du bâtiment, de positionner ‘intelligemment’ les ouvertures d’alimentation et de renforcer l’étanchéité à l’air.
a) Filtration de l’air extérieur aspiré dans le bâtiment
Les systèmes mécaniques d’alimentation en air (B et D) offrent la possibilité de filtrer l’air extérieur aspiré et de réduire ainsi son taux de polluants (particules (fines) et pollen, p. ex.). Il convient toutefois de souligner qu’une filtration intensive peut engendrer des pertes de pression et donc une consommation électrique plus élevée, et nécessite un entretien plus régulier. Notez également que les filtres doivent être fréquemment remplacés.
Jusqu’à récemment, les performances des filtres étaient évaluées conformément la norme NBN EN 779. Selon cette dernière, les filtres fins de classes M5 à F7 offrent un bon compromis entre la qualité de l’air intérieur et les coûts supplémentaires dus à une augmentation de la consommation électrique et à un entretien plus fréquent. Le 1er juillet 2018, cette norme a été remplacée par la norme mondiale NBN EN ISO 16890-1. La nouvelle classification qu’elle comprend est conforme aux normes de l’OMS en matière de qualité de l’air extérieur. Toutefois, la norme mondiale évalue les filtres à air standards destinés aux systèmes de ventilation de manière sensiblement différente que la norme NBN EN 779, de sorte qu’une comparaison un à un est impossible.
b) Positionnement des ouvertures d’alimentation en air
Pour éviter une recirculation de l’air vicié dans le système de ventilation, il convient de s’assurer que les ouvertures d’alimentation (tant les ouvertures d’alimentation naturelles des systèmes A et C que la prise d’air des systèmes B et D) sont réalisées le plus loin possible des ouvertures d’évacuation de l’air contaminé provenant du système de ventilation et des appareils de combustion (chaudières, unités de production d’eau chaude, poêle au gaz ou convecteur à gaz, séchoirs ou hottes de cuisine).
La NIT 258 (§ 3.4) comporte un certain nombre de recommandations relatives à la distance minimale à respecter entre une ouverture d’amenée d’air, d’une part, et une bouche de rejet ou une sortie d’évacuation des fumées, d’autre part. Ces recommandations sont basées sur le concept de ‘facteur de dilution’ et tiennent compte des différentes poses possibles de ces ouvertures (dans une même façade, dans une façade et une toiture, ...).
c) L’étanchéité à l’air des bâtiments
L’étanchéité à l’air peut être déterminée au moyen d’un essai de pressurisation (NBN EN ISO 9972) et représentée comme la perméabilité à l’air v50 par m² avec une différence de pression de 50 Pa (exprimée en m³/(h.m²)) ou comme le taux d’infiltration d’air n50 (exprimé en h-1).
La réglementation PEB ne contient pas (encore) d’exigences spécifiques d’étanchéité à l’air. Ce paramètre est pris en considération dans le calcul du niveau de consommation d’énergie primaire (niveau E). Une étude de sensibilité, réalisée dans le cadre du projet ‘Construire avec l’énergie’ avec le soutien de la Région wallonne, a montré qu’une perméabilité à l’air v50 de 2 m³/(h.m²) permet de gagner 10 à 15 E-points par rapport à la valeur par défaut. On peut supposer qu’une telle perméabilité garantit également que l’infiltration de polluants de l’air extérieur via les fuites d’air sera relativement faible.
Les différents aspects de l’étanchéité à l’air des bâtiments sont détaillés dans la NIT 255.