Le BIM : problèmes rencontrés et solutions

Retour à : nouvelles

Le BIM est un outil formidable dans les projets de construction mais des problèmes récurrents sont fréquemments rencontrés. Buildwise en a identifié certains et vous donne des solutions pour les résoudre.

Nous constatons que de plus en plus de projets de construction sont menés dans la philosophie BIM. Pour rappel, le BIM est méthode qui permet d’échanger des données entre les différentes parties impliquées dans un projet de construction. Cet échange se fait en organisant le processus de façon structurée, mais aussi en réalisant et en partageant des maquettes numériques entre partenaires. Celles-ci pourront être utilisées pour extraire diverses informations. L’ensemble permettra de concevoir le projet, mais aussi de préparer l’exécution, qui peut se faire de façon virtuelle, avant d’entamer la phase d’exécution réelle et enfin l’exploitation du bâtiment.

Sur le papier, cette méthodologie parait formidable – et elle l’est si bien appliquée – mais dans la pratique, certains problèmes peuvent survenir et compromettre le bon déroulement du processus.

Voici des exemples de problèmes fréquemment rencontrés et comment les résoudre :

1/ Le contrat ne contient pas les documents BIM, donc le cadre n’est pas bien défini.

Buildwise a établi une liste de documents BIM à joindre au contrat afin de cadrer le processus BIM, conformément à la norme ISO 19650.

2/ Le contrat est incomplet au niveau des exigences (en géométrie, information et documentation) ou ne contient pas d’EIR (exchange information requirements).

Le EIR est un document indispensable dans un projet BIM. Il permet de définir les exigences en information demandées par le client à son contractant en fonction de la phase et du cas d’usage.

3/ Le client n’a pas suffisamment réfléchi aux exigences qu’il a demandées, elles sont insuffisantes ou au contraire trop nombreuses et inutiles.

Il est souvent difficile, en tant que maître de l’ouvrage, de définir clairement ses besoins. Buildwise et le CRTI-B (Luxembourg) ont développé une plateforme en ligne, BIMids.eu, qui aide à définir les exigences dans un projet BIM sur base de la discipline, de la phase et du cas d’usage (par exemple la gestion des accès, la sécurité incendie, la PEB, etc.).

4/ L’entreprise a accepté un contrat qu’il ne peut finalement pas satisfaire soit par manque de compétences soit par impossibilités techniques (dues aux limites des logiciels par exemple).

Il est indispensable d’analyser sa capacité à mener à bien un projet BIM. La matrice d’aptitude et capacités vous permet d’évaluer les compétences des partenaires du projet. Le registre des risques permet également de mettre en évidences les risques liés à des lacunes dans le BIM.

5/ Un des contractants ne travaillait pas en BIM.

Il est important que l’ensemble des partenaires soient capables de travailler efficacement ensemble dans la philosophie BIM. Si un des partenaires ne dispose pas des compétences nécessaires, il peut se former ou sous-traiter certaines tâches.

6/ Les sous-traitants n’étaient pas suffisamment informés des exigences BIM acceptées par le contractant principal.

Le contractant principal a le devoir d’informer ses sous-traitants de ses propres obligations si celles-ci leur sont déléguées. Vous pouvez intégrer une clause le stipulant dans le contrat.

7/ Les modèles BIM n’ont pas été publiés suffisamment souvent sur une plateforme commune.

L’idéal est d’avoir recours à une plateforme en ligne commune, appelée un CDE (common data environment), utilisée par tous les partenaires. Il est important de tenir les fichiers publiés à jour afin de garantir un bon flux d’échange. Afin de s’en assurer, le maître de l’ouvrage peut imposer une fréquence de publication.

8/ La dénomination des documents est anarchique et il est difficile de retrouver le bon fichier.

En collaboration avec l’ADEB-VBA, Buildwise a publié une convention de dénomination des fichiers dans un projet BIM. Elle se base sur une structure et une série de règles afin de classer et organiser les documents.

9/ Les modèles partiels (provenant des différentes disciplines) ne correspondent pas, il est donc difficile de les regrouper à cause des clashs entre modèles.

Buildwise a établi une série de bonnes pratiques à mettre en œuvre dans un projet BIM afin de garantir la bonne interopérabilité des modèles BIM partiels.

10/ Le personnel change en cours de projet et des informations sont perdues parce que trop peu documentées.

Comme dans tout projet de construction, nous conseillons de documenter un maximum les échanges. Il est important de pouvoir retrouver qui a validé quoi et quand, quelles ont été les décisions prises à quels moments et pour quelles raisons, etc. L’utilisation d’outils informations intelligents (base de données) permettent, par de simples mots-clés, de retrouver l’information recherchée.

11/ Les documents contractuels provisoires destinés à être adaptés ne l’ont pas été et cela pose des problèmes de qualité des modèles BIM en fin de projet.

Il est important de mettre à jour les documents contractuels lorsque l’on a plus de précision sur l’exécution et les partenaires afin de faciliter les échanges.

12/ Il est difficile d’établir la responsabilité lorsqu’un changement de design est demandé au stade de l’exécution et doit être inclus dans le modèle : l’équipe de conception ou l’équipe d’exécution ?

Il est important de définir au préalable comment les ajouts/demandes supplémentaires (qui ne figurent pas dans le contrat initial) seront gérés. Il n’y a pas de règle, sauf si cela est explicitement décrit dans le contrat. Cependant, il semble logique que l’équipe d’exécution, en accord avec l’équipe de conception (architectes, ingénieurs) apporte les modifications dans sa maquette lorsqu’elles surviennent à une phase avancée du projet.

13/ Malgré des différences observées entre l'ouvrage réel tel que construit et le modèle BIM, ce dernier n'a pas été adapté pour correspondre à la réalité.

De nombreuses solutions existent désormais pour aider à relever et scanner tout un bâtiment en très peu de temps et savoir quelles modifications doivent être faites. Vous retrouverez ces technologies sur notre site internet.

14/ Le modèle n’a pas été vérifié aux moments intermédiaires clés du projet, on se retrouve donc avec de grosses lacunes en fin de projet menant à des discussions compliquées pour établir la responsabilité de chacun et définir qui devra mettre à jour le modèle.

Il est important de garder le statut du projet à jour et de suivre le BEP (BIM execution plan) qui détaille la responsabilité de chacune des parties et comment elle doit être mise en œuvre. Il peut par exemple être défini que le modèle doit être vérifié entre la conception et l’exécution.

15/ Le niveau de précision du modèle as-built est insuffisant et il existe des incohérences avec la situation sur site.

Il est essentiel de définir dès le début du projet, dans une annexe au contrat, le niveau de précision que vous souhaitez obtenir. Ceci définira les tolérances acceptables ou non dans le modèle.

16/ Il est difficile d’évaluer la qualité du modèle livré.

Les fichiers de check sont une formidable solution pour vérifier si les exigences demandées en début de projet ont été respectées. Vous pouvez les utiliser dans des viewers IFC et ils vérifient automatiquement si les informations sont présentes dans le modèle et si elles sont correctement encodées.

17/ Certains aspects du contrat n’ont pas été respectés, par exemple la qualité du modèle n’est pas celle attendue.

Il est utile de définir au préalable les « sanctions » liées au non-respect de certains éléments convenus dans le contrat afin d’éviter des discussions longues et houleuses en fin de projet.

18/ L'échange de modèles entre partenaires et/ou clients est difficile en raison de la propriété intellectuelle et des droits d’auteur.

Cette question préoccupe surtout les architectes. La règle de base est de demander un avis juridique et de conclure des accords clairs à ce sujet dans le protocole d'information du projet. Ce protocole est établi par le client et définit les accords juridiques relatifs à la gestion de l'information et aux droits d'auteur pour l'ensemble du projet. Si le client n'a pas inclus de clauses pertinentes à ce sujet, n'oubliez pas de soulever la question lors de la négociation du contrat. Plus d'informations sur les droits d'auteur et le BIM ici.